Wordcamp Montréal et festival de jazz

juin 26th, 2009 by bruno boutot

Ce magnifique site ;-) est bâti avec WordPressMU, sans doute la boite à outils la plus formidable actuellement pour construire des sites individuels ou collectifs, des blogs et des réseaux sociaux. Je ne sais absolument rien coder à part les italiques, donc vous pouvez être sûrs que c’est une machine facile à piloter.

Les sympathiques petits génies créateurs de WordPress viennent de San Francisco pour rencontrer les geeks de Montréal et tous les gens intéressés à la publication sur le web, et répondre à nos questions. En cet honneur, le Festival de Jazz a décidé d’avoir lieu en même temps.

Toutes les informations en cliquant sur une bannière. Ou sur les trois.

WordCamp Montreal - Jul 11-12

WordCamp Montreal - Jul 11-12

WordCamp Montreal - Jul 11-12

Internet et médias imprimés…

juin 26th, 2009 by bruno boutot

Je participe lundi prochain à une conférence organisée sur Twitter par Sylvain Carle, président de la branche Alliance Internet de l’Alliance numérique:

Internet et médias imprimés – Lundi 29 juin, 18 h
Quel avenir pour les médias imprimés à l’heure de la mobilité et du Web 2.0?

Prenez un grand verre d’Internet, versez-y une bonne dose de mobilité et une autre de web participatif (blogue, réseaux sociaux, etc.) et vous obtenez un cocktail détonnant. Alors, quel avenir envisager pour les magazines et journaux alors que les budgets publicitaires et certaines publications migrent vers le web et qu’on en demande de plus en plus aux journalistes? Les médias imprimés ont-ils les actifs nécessaires pour évoluer vers le multi-plateforme?

De nombreuses questions surgissent :

  • Quel est l’avenir du papier comme plateforme?
  • Comment monnaye-t-on l’Internet?
  • Que devient le journaliste dans ce nouveau monde?
  • Quels sont les facteurs-clés du succès?

Venez écouter nos panélistes et débattre avec eux :

  • Jean-François Codère, journaliste, rueFrontenac.com
  • Patrice-Guy Martin, rédacteur en chef, Direction Informatique
  • Robert Duhamel, Directeur, Gesca Numérique
  • Patricia Tessier, vice-présidente, Marketing, Opérations du Québec, Corporation Sun Media
  • Bruno Boutot, journaliste, stratège communautés Internet

Les échanges seront animés par Sébastien Provencher, Praized Média.

Date : lundi 29 juin, à partir de 18 h
Lieu : O Patro Vys – 356, avenue Mont-Royal Est (au-dessus du Bily Kun) – Métro Mont-Royal – Montréal
Entrée : GRATUITE

Tous les détails.

Chacun des sujets évoqués pourrait faire l’objet d’un symposium, mais avec cette excellente brochette de panélistes et un tel animateur, la soirée va être chaude et riche.
Je vais probablement y parler de communautés. :-)

Bonjour!

juin 8th, 2009 by admin

Le transfert depuis modadmin.com français est réussi!

Je voulais créer un nouveau site pour un travail en cours nommé « media machina » et j’ai profité de l’occasion pour ramener tous mes blogs sous un seul domaine « boutotcom.com » et sur une seule plateforme: WordPress MU.

Tant qu’à faire des travaux, j’ai aussi changé le nom de ce blog. J’ai gardé l’original en anglais parce que les termes « mod » et « admin » pour les opérateurs de communautés sur le Web y sont plus répandus; en français, j’ai fini par céder aux pressions de mes clients et amis qui trouvaient que « admin » évoquait plutôt les administrateurs de sociétés; soit: « Web médias » décrit bien le cadre dans lequel se situe mon travail sur les communautés dans les médias sur le Web.

C’est le moment de remercier tous ceux qui m’ont aidé dans cette opération, en commençant par Robin Millette, de Waglo Labs, qui a initialement créé ce blog sur Drupal et en a pris soin pendant des années, puis qui a vaillamment assuré le transfert sur WordPress; malheureusement, les commentaires n’ont pas voulu suivre mais je garde la version originale en archives et on va essayer de les récupérer plus tard;

aussi Patrick Tanguay, de taste of blue, qui a fait la nouvelle installation sur WordPress MU chez iWeb, qui m’a conseillé dans le choix du thème Shantia de Nofie Iman et a créé le design initial avant de partir pour Berlin;

enfin Francis Laplante, de iXmédia qui a fait l’intégration du domaine boutot.com, qui m’a montré comment piloter cette belle machine et qui a réalisé l’aménagement final.

Merci à tous pour votre patience, qui a eu raison de toutes mes prétextes pour procrastiner.

Démarrer une communauté: Service, espoir

janvier 21st, 2009 by bruno boutot

Deux citations surgissent, très appropriées au moment d’ouvrir un nouvel espace pour une communauté sur le Web:

Service: Jeff Jarvis:

Ne demandez pas ce qu’une communauté peut faire pour vous. Demandez vous ce que vous pouvez faire pour servir cette commuanuté.

Espoir: Seth Godin:

Si vous promettez de l’espoir et vous pouvez vraiment en livrer, il va y avoir une file devant votre porte.

Communication 101

décembre 13th, 2008 by bruno boutot

Les phrases qui vont se retrouver dans 200 ans dans les catégories « sagesse populaire », « dicton », « tradition orale », « proverbe » ou « art de vivre » surgissent souvent au détour de propos qui n’ont rien à voir (ou qui ne parlent, justement, que de ça):

la peur de passer pour un con m’a souvent empêché de l’être.

Blogueur-reporter: les clefs du royaume

décembre 6th, 2008 by bruno boutot

Mon article sur les errances des journalistes et blogueurs à propos de déontologie n’était pas fini: je me suis engagé à expliquer les mécanismes des invitations aux conférences de presse.

Avant d’y arriver, tant que je vous tiens en haleine ;-) , j’en profite d’abord pour dissiper un malentendu. Mon texte a été repris dans d’excellents blogs, où j’ai déjà fait une mise au point :

Juste pour préciser le contexte: je suis moi-même journaliste et je pense qu’être journaliste salarié n’est pas un défaut. :-) Ce n’est pas un défaut non plus d’être conscient de la tempête du Web qui s’abat sur l’industrie de la presse. Ce n’est pas un défaut d’avoir des craintes sur le futur de la profession: c’est une tempête. Je pense seulement que l’exclusion, ce réflexe de protection des acquis, n’est pas un remède approprié pour sortir de la tempête. Je crois que les regroupements, les interconnections, les intérêts communs sont plus efficaces dans ce cas-ci que l’isolement. :-)

Revenons aux conférences de presse, en me référant en particulier aux commentaires très pertinents, dans mon article précité, de messieurs André Chartrand et Michel Monette.

1 – L’éthique n’est pas propre aux journalistes. On va tous mettre en garde nos amis contre un mécanicien qui a remplacé une pièce d’auto pour 600$ quand il aurait suffi de rebrancher un fil à 5$; on va tous dénoncer un fonctionnaire qui confond une fonction de service avec un exercice de pouvoir; on ne va pas revenir chez un dentiste qui transforme une carie à 100$ en un chantier à 1200$.

L’éthique, la déontologie, ce n’est pas une panacée: c’est le minimum de décence, d’honnêteté et de compétence que l’on attend de tout professionnel. Donc, que les journalistes ou des blogueurs fassent appel à l’éthique, non seulement je le comprends, mais j’espère que c’est entendu avant même de commencer. Ce n’est pas un objectif divin, c’est un prérequis. On n’en parle même pas. Si vous n’en avez pas, je ne veux même pas avoir à faire à vous et encore moins vous lire.

2 – Les journalistes ne sont pas des curés. Ils ne sont pas au service d’une noble cause, fut-elle baptisée de noms ronflants comme « le droit du public à l’information » ou « le quatrième pouvoir de la démocratie ». En tous cas pas plus qu’un plombier n’est au service de la salubrité publique. Ces (très belles) choses sont d’heureuses conséquences, pas des conditions initiales. Les journaliste sont des artisans. La transmission de l’information n’est pas un sacerdoce, c’est une job de bras: sources, entrevues, tournage, recherche, écriture: tu pioches, tu produis. Si t’as le temps tu polis, tu cisèles. And that’s it.

3 – Le titre de « journaliste » n’est pas une passe magique qui permet d’avoir accès aux conférences de presse. Dans la plupart des cas, il ne suffit pas d’être journaliste pour entrer: il faut être invité. Les gens qui font des conférences de presse ont un message à transmettre. Ils n’invitent pas des gens qui ont « de l’éthique » mais des gens qui vont « transmettre leur message à leur public ». Les journalistes qui sont invités sont ceux dont le média a la possibilité de transmettre le message au bon public.

4- Les journalistes ont le privilège d’être invités parce qu’ils sont associés à un média dont on connait la diffusion. Les chiffres sont disponibles: ABC, PMB, BBM, Nielsen et d’autres. Tel média rejoint tant de personnes de tel âge à tel âge avec tel ou tel profil de revenu familial et de consommation. Si ton média rejoint des gens qui correspondent au profil recherché par les organisateurs d’une conférence de presse, tu vas recevoir une invitation. Sinon, non.

Les clefs du royaume

5 – Le premier travail de toute personne qui veut être invitée à une conférence de presse est de se présenter aux organisateurs, le plus longtemps possible à l’avance. Plus on te connait, plus on sait que tu rejoins des gens qui correspondent au bon profil, plus tu vas recevoir d’invitations.

6 – Le deuxième travail, en se présentant, est de fournir de la documentation: depuis combien de temps vous existez, qui d’autre parle de vous, quel public vous rejoignez. Là, les dits « blogueurs » ont une avance sur les médias traditionnels qui ne peuvent fournir que des statistiques. Tout site Web peut présenter des vrais chiffres de fréquentation: par mois, par semaine, par jour, par heure, par provenance, etc. Même ici, dans la colonne de droite: pas pour vous afficher mes milliers de lecteurs (que je n’ai pas), mais pour montrer la merveille de la mesure réelle instantanée.
Et, comme le signale Michel Monette dans son commentaire, il peut être opportun de souligner l’avantage qu’offre la transmission instantanée sur le Web.

7 – C’est tout. Ça suffit. C’est fini. Vous avez les clefs: un historique, des références, des chiffres, et de la politesse. Encore une fois, si vous rejoignez un public que veulent rejoindre les organisateurs de conférences de presse (y compris politiques) vous allez être invités partout. Pas de secret, pas de mystères, pas d’organisme qui vous donne une bénédiction magique. C’est simple: c’est de la mécanique de communications.

Je ne pense pas que des gens comme Mario Asselin, Michelle Blanc, Philippe Martin et tant d’autres, même s’ils et elles écrivent dans des blogs, aient la moindre difficulté à se faire inviter à des conférences de presse: ils ont un historique, des références, des chiffres de fréquentation (et de multiplication si on peut montrer qu’on est lu et repris par des sites et des médias).

Tout ça est une tempête dans un verre d’eau.

Pardon? Si vous n’avez pas d’historique, pas de références, pas de chiffres mais que le sujet vous intéresse de tout votre coeur? Too bad. Vous n’avez rien à faire là. Les conférences de presse sont un outil de transmission d’information, pas un club social. C’est du travail.

Communauté Québec Solidaire

décembre 6th, 2008 by bruno boutot

Politiquement, je suis plutôt du genre Groucho Marx tendance Woody Allen, dans le sens où je ne ferais jamais partie d’un club qui m’accepterait comme membre. Donc je favorise plutôt les actions une à une que les idéologies, et je ne suis pas très fort sur les engagement avec les partis politiques.

Par contre, je suis très fort sur tout ce qui concerne les communautés. Et le membre le plus articulé politiquement de ma communauté explique les enjeux des prochaines élections provinciales au Québec bien mieux que je ne saurais le faire. Donc, en attendant que je vote pour Patrick d’ici quelques années, dans l’immédiat je n’ai pu résister à une amusante nouvelle version d’un papier collé urbain utilisé dans l’article précédent (non trafiquée sur photoshop, juste prise une semaine plus tard avec un « nouvel élément » apparu dans le décor):

REIGNE-AMIR

;-)

Bienvenue à la communauté des passionnés de l’information !

décembre 4th, 2008 by bruno boutot

Quand des amis s’apprêtent en s’enfarger les pieds dans les fleurs du tapis, faut leur dire, me dis-je.

Il y a donc une petite urgence pour mes amis journalistes de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (fpjq) et mes amis blogueurs qui les uns et les autres sont en train de s’aventurer dans une bataille de tarte à la crème portant le joli nom d' »éthique » ou « déontologie ».

Please don’t.

Je croyais avec Philippe Martin que la chicane et les montées de lait entre blogueurs et journalistes étaient choses du passé. Philippe écrivait début novembre:

… de la coopération et de l’échange, pas de compétition. Il serait temps que ce vieux débat des journalistes vs blogueurs prenne fin, c’est dépassé, autant pour les blogueurs que les journalistes qui grimpent aux rideaux à chaque occasion.

Hier encore, à la conférence de Malcom Gladwell organisée par Infopresse, j’étais assis à côté de Mario Asselin (qui a pris la photo) et on mangeait et buvait à la même table sans se soucier de savoir qui était journaliste, qui était blogueur ou qui était journaliste et blogueur (ni même bloggeur, d’ailleurs).

Journ-Blog

Hélas, trois fois hélas, je suis tombé sur la résolution sur la déontologie que la fpjq s’apprête en entériner lors de son prochain congrès. Malheur! La « déontologie » est ici utilisée comme une tarte à la crème dont les journalistes doivent s’affubler pour entrer dans une citadelle où rien ne pourra les assaillir!

J’aime passionnément le journalisme, donc aussi les journalistes en général (dont moi-même), et j’ai longtemps été membre de la fpjq et lui porte toujours beaucoup d’affection. C’est une de mes gangs. Une de mes communautés. Donc je ne m’attaque ici à personne, ni à la fpjq, seulement à cette malencontreuse résolution:

– « il devient de plus en plus difficile pour le public de distinguer les journalistes professionnels des autres communicateurs. » Quelqu’un pourrait-il citer la moindre source pour cette affirmation-canon? Des études, des sondages, des experts? Ou est-ce juste « on a vaguement l’impression que »?
– « que le respect des règles de déontologie est la seule chose qui distingue les journalistes professionnels des citoyens et autres communicateurs. » Pardon? D’une part, les autres communicateurs n’ont pas de règles de déontologie? C’est gentil. Ils vont apprécier. Back to square one. D’autre part, la déontologie n’est pas du tout « La seule chose qui », c’est seulement « une des », et pas la première (j’y reviens plus loin).
– « que la FPJQ a intérêt à s’afficher comme un exemple et un leader des meilleures pratiques professionnelles. » Ha oui? Et jusqu’ici la fpjq s’affichait comme un exemple et un leader de quoi exactement? Qu’est-ce qui a changé soudainement?

De leur côté, des blogueurs tout aussi sympathiques que les journalistes pensent également que la déontologie est une super tarte à la crème dont ils devraient eux aussi s’asperger pour pouvoir entrer dans la citadelle des journalistes. (Soyez également assurés que j’aime passionnément le Web, donc aussi les blogueurs en général (dont moi-même), et je suis membre de 53 blogs auxquels je porte toujours beaucoup d’affection. C’est une de mes gangs. Une de mes communautés. Donc je ne m’attaque ici à personne, ni aux blogueurs-reporters, seulement à cette malencontreuse intention:)

Dans son appel: élaboration de critères pour les blogueurs-reporter accrédités aux événements politiques, Mario Asselin écrit: « l’idée avait été proposée de dresser une liste de critères que nous pourrions suggérer aux organisations politiques, de la perspective des blogueurs, pour «encadrer» l’accréditation, craignant un mécanisme exclusivement partisan qui pourrait dénaturer la pratique carnetière dans le contexte «du mélange des genres»« . Allo? Un pt’it chausson avec ça?

S’ensuit un bel effort de wiki où l’on voit qu’il n’est pas si simple d’arriver à trouver la recette de la tarte à la crème. On n’en est pas encore à la concision de la « résolution » de la fpjq, mais on y patauge dans les mêmes ingrédients: encore un peu de collaboration conversationnelle et on va arriver aux mêmes énormités que nos autres amis. Pleines de bonne volonté, certes, mais énormités pareil.

On en est là. Tout ce qui précède est l’état des lieux. S’il y en a qui me lisent encore, voici le plan de la suite: d’abord, on efface tout; ensuite, on regarde ce qui se passe; enfin on s’en va boire ensemble.

On efface tout:
1 – Les blogueurs n’existent pas
2 – Les journalistes non plus, d’ailleurs.

1 – Les blogueurs n’existent pas
Finissons-en: un blog est un format, pas un contenu ni un métier. On ne dit pas des gens qui écrivent sur un tableau noir qu’ils sont des « tableaunoireurs », de ceux qui griffonnent dans un carnet à feuilles quadrillées qu’ils sont des « carnetàfeuillesquadrilleurs » ni même des gens qui travaillent à la télévision des « télévisionneurs », etc., etc. On ne peut pas plus opposer un blogueur à un journaliste qu’un tableaunoireur à un docteur en ethnographie. Pas rapport. Pomme et orange, etc. Donc, de qui parle-t-on quand on parle de blogueurs? Ou plutôt, de qui parlez-vous? De chroniqueurs? De cueilleurs et diffuseurs d’information? De recherchistes? De sources de nouvelles? De synthétiseurs de tendances? Devant cet embarras de définition, la fpjq n’exclut pas nommément les blogueurs mais tente de les définir par la négative comme étant « tous ceux qui ne sont pas journalistes ». Ça tombe mal parce que, comme on le disait,

2 – Les journalistes n’existent pas non plus!
C’est écrit dans le premier des critères d’adhésion à la fpjq: « personne qui a (…) pour occupation principale, régulière et rétribuée l’exercice d’une fonction de journaliste pour le compte d’une ou de plusieurs entreprises de presse québécoises. » Pas la déontologie. Pas l’éthique. Le premier critère du titre de journaliste n’est pas d’adhérer à un credo mais d’être rétribué par une ou plusieurs entreprises de presse. Être journaliste n’est pas un état d’âme, ni un diplôme, ni une conviction, ni une compétence: on n’est journaliste que lorsqu’on est nommé comme tel par quelqu’un d’autre, un employeur d’un média d’information. Ce n’est pas l’éthique qui fait le journaliste, c’est l’employeur.

Exit la définition des journalistes par l’adhésion à la déontologie: sans objet. Pas rapport. Exit les espoirs des « blogueurs-reporters » d’entrer dans la citadelle en se drapant dans l’éthique: sans objet. Pas rapport.

Cqfd: l’éthique, en soi, n’est pas une tarte à la crème. C’est un engagement profond, sérieux, essentiel que l’on attend de tout professionnel de tout secteur. Mais, dans ce contexte, elle est seulement une tarte à la crème: déguisement, artifice, signe, mirage, illusion, signal, épouvantail, draperie, enveloppe, robe, camouflage, maquillage, uniforme, chapeau, miroir aux alouettes, alouette. Tarte à la crème.

Personne n’est mort. On se calme. Pour que des professionnels de bonne foi pensent à s’ériger une citadelle bâtie sur tant de mauvais arguments, il faut être frappé d’une terrible crainte. On n’en doute pas. On sait tous ce dont il s’agit: à plus ou moins long terme, on s’en va tous sur le Web. Il n’y a pas plus belle machine au monde de création et de diffusion de contenu. Le Web est notre destination, tous médias confondus. Tout en le sachant, même en fermant les yeux, on voit bien tous que la transition ne s’annonce pas facile pour les médias établis. John Battelle en a relevé un raccourci récent:

transition-battelle-2

Ou comme je l’écrivais dans MetaFilter la veille:

On sait tous que le Web provoque une augmentation dramatique de la création et de la distribution de contenu, diluant chaque jour un peu plus le contenu des grands médias. En même temps, le principal modèle de revenus des médias, la publicité, ne marche pas très bien sur le Web.

L’aspect « contenu » est plutôt facile: plus de sources! plus d’outils! plus de mélanges de médias! plus d’options d’horaires! mémoire infinie! diffusion en temps réel! réseaux de sources! réseaux d’usagers! La corne d’abondance du contenu est un joyeux tintamarre. C’est du côté du modèle de revenu qu’est la réelle inquiétude.

Chers amis journalistes, les blogs sont certainement une partie des facteurs qui diluent le contenu des médias, mais ce n’est pas là que se situe notre problème. On peut bien sûr s’imaginer qu’on peut s’enfermer dans une tour d’ivoire (blanche comme la déontologie), mais ça ne va pas aider les éditeurs et diffuseurs à découvrir comment générer des revenus sur le Web. Pour eux. Et pour nous.

C’est là la seule et la vraie question qui nous intéresse tous: comment faire de l’information sur le Web tout en générant des revenus? La plupart des journalistes n’en ont aucune idée, et pensent que ce n’est pas leur problème: c’est le problème de leur employeur. Qui n’a toujours pas de réponse.

Personne n’a encore (tout à fait) la réponse, ou sans doute les réponses, mais s’il y a une chance de les trouver quelque part, c’est parmi les passionnés de l’information qui sont déjà sur le Web et qui y génèrent des revenus. Surprise! C’est du côté des maudits blogueurs que s’explorent le plus les nouveaux modèles d’affaires de l’information! En fait, au lieu de s’opposer, les journalistes et les blogueurs sont dans le même bateau.

Tiens, on va faire un site pour tout ce beau monde. On va y inviter tous les journalistes, les blogueurs et les éditeurs qui sont intéressés à faire de l’information passionnante et enrichissante pour tous sur le Web. Enrichissante en esprit et en dollars. Ça tombe bien, le Web est le medium idéal pour créer des groupes et héberger des communautés. On pourrait l’appeler la Communauté des passionnés de l’information.

reigne

Ning: ni ouing ni nong

novembre 8th, 2008 by bruno boutot

Comme je l’avais annoncé précédemment, nous avons utilisé récemment la plate-forme Ning pour réaliser le site collaboratif bospointdeuxzero, et j’avais proposé à Mario Asselin de partager nos expériences de Ning.

 1 – POURQUOI AVOIR UTILISÉ NING?

    a – D’abord pour les caractéristiques de base que nous recherchions:
      – un système basé sur les pages personnelles des individus: toute communauté est basée sur des individus réels que l’on accueille en leur offrant leur espace personnel;
      – avec mise en mémoire sur ces pages de toutes les contributions de chaque individu: toute communauté est basée sur la mémoire des contributions des individus, pour la fidélisation (plus on contribue et que c’est visible et accessible, plus on est « chez soi » dans cette communauté) et la réputation (tout membre ou visiteur peut consulter les pages de chacun).
      – avec possibilité de contributions plurimédias: texte, photos, audio, vidéo;
      – avec des espaces d’activités communes (forums, blogs collectifs): toute communauté est basée sur des espaces communs où l’on fait des choses ensemble.

    b – Ensuite parce qu’on avait très peu de temps pour compléter le projet et qu’il fallait commencer très rapidement, circonstances dans lesquels Ning offre comme avantages principaux:
      – le système est disponible immédiatement
      – gratuitement
      – sans programmation
      – sans hébergement (tous les Ning sont hébergés chez Ning)
      – et qu’il est très facile à aménager (choix des options, choix graphiques) et à gérer par des non-programmeurs.

En tant que membre de communautés sur le Web depuis 9 ans et concepteur depuis 5 ans, je dois souligner que toutes ces caractéristiques sont des absolues merveilles qui auraient été impensables il y a seulement 2 ans; même d’autres systèmes polyvalents et accessibles, comme Drupal ou Joomla, exigent l’hébergement sur un serveur, des services de programmation … et tous les frais afférents.

 2 – NONG: LES ASPECTS NÉGATIFS

    a – Les contraintes de Ning
      – vous vous souvenez des Polaroids, le pionnier des appareils à produire des photos instantanées? L’art de prendre des bonnes Polaroids était de connaître les limites ultra simples du système et de jouer dans ces paramètres; hors de ces paramètres, les résultats devenaient très instables et hasardeux; il en est de même pour Ning;
      – le contrôle du membership est trop simpliste: soit votre Ning est caché et vous pouvez choisir vos membres comme vous voulez, soit votre Ning est visible par tous mais alors n’importe qui peut s’inscrire; Ning est basé sur l’idée que toutes les communautés veulent accueillir n’importe qui le plus rapidement possible, ce qui est stupide: une communauté n’est pas un média; ce qui fait la force d’une communauté c’est la qualité de ses membres autour de son sujet, pas ses cotes d’écoute. Noter que Ning s’intitule d’ailleurs « réseau social », pas « communauté », mais sur le fond, ça ne change rien: un réseau social plein d’inconnus hors sujet n’a aucune valeur. (Et oui, quand Ning est ouvert, on peut limiter les membres par approbation mais c’est nul, du genre: « Inscrivez vous! Inscrivez-vous! … et ensuite on va vous dire qu’on ne vous veut pas ».)
      – À cause de l’hébergement chez Ning, vous ne contrôlez pas vraiment votre système: pour bospointdeuxzero, nous avions effectué plusieurs aménagements (par exemple, enlever sur chaque page l’inscription « Inscrivez-vous! » ou mieux disposer l’espace pour écrire un nouveau commentaire); sauf que Ning est un produit en développement et qu’il est régulièrement mis à jour; à chaque mise à jour du système, tous nos aménagements disparaissaient. Après avoir recommencé deux fois, on a arrêté et on a travaillé avec les contraintes du système, mais en devenant de plus en plus motivés à migrer dans le futur sur une autre plate-forme.
      – D’une façon générale, l’absence de choix sur les éléments que l’on offre aux membres: presque tout est installé d’office, ce qui empêche de concentrer les activités dans un espace ou un autre. Votre site peut-être plein de contributions dont vous n’apprendrez jamais l’existence (et que vous ne pourrez donc pas mettre en valeur) dès que vous aurez plus de 20 membres.
      – La quasi absence de l’outil de base de modération de toutes les communautés: l’alerte des modérateurs. Il y a bien un lien en bas de chaque page, mais ce n’est pas suffisant. Les communautés qui sont faciles à gérer (c’est à dire les seules qui soient gérables avec beaucoup de membres), comportent toutes un lien pour alerter les modérateurs attaché à chaque élément (chaque article, chaque commentaire, chaque photo, etc).

    b – Le référencement : l’horreur absolue. La honte. Avec près de 2 000 pages publiées en 3 mois (un exploit!), les rares résultats que l’on retrouve dans Google pour « bospointdeuxzero », « bos.20 » et « bospoint20 » (appellations qui figurent dans les metadata du site) viennent pour la plupart… de mon blog, ici-même! C’est NUL, archi nul! On nous a expliqué que les Ning étaient vraissembablement filtrés par Google parce que certains étaient utilisés pour produire des spams! Who cares? C’est à Ning de régler ce problème, pas aux utlisateurs!

    c – La langue d’interface: contrairement à flickr, par exemple, où la langue d’interface est au libre choix de chaque membre, la langue de navigation de Ning est choisie une fois pour toute. Pour un client ou un public bilingue, comme on en a souvent à Montréal, c’est assez frustrant. Nous avons bien fait quelques aménagements dans l’interface française pour introduire la base de la navigation dans les deux langues, mais le résultat n’est pas satisfaisant et pas accueillant pour les Anglos (ou l’inverse si vous choisissez l’anglais).

    d – L’absence de mode d’emploi de base. Si vous allez chercher vos membres parmi les résidents du Web, pas de problème. Mais si vous voulez faire participer des gens dont l’expérience ne dépasse pas facebook, il va falloir soit que vous expliquiez à chacun comment faire un lien, poster une photo, incruster un vidéo, un élément audio ou un slideshow, soit que vous rédigiez vous-même un mode d’emploi, ce qui est faisable – et réutilisable – mais qui demande des heures d’investissement.

 3 – OUING: LES ASPECTS POSITIFS

    a – La facilité d’installation et de gestion. Je ne suis pas programmeur et en 2 heures je savais tout faire avec Ning: choisir un thème graphique, changer la typographie et la couleur d’un titre ou d’un texte, aménager ma page de membre, m’amuser avec le choix de questions posées à l’inscription des membres (obligatoire/facultative; réponse unique/choix multiple; visible/caché, etc.), aménager la page d’accueil avec de multiples options toujours modifiables: par exemple, quand nos membres s’activent surtout sur leurs pages, on met « Activités récentes » en valeur en page d’accueil; quand le fun se passe dans les forums, on met les forums en valeur (ou les photos, les vidéos, des messages spéciaux, etc.). C’est aussi simple que des Legos et, d’une certaine façon, aussi amusant.

    b – La gratuité du système et de son hébergement. Il y a des options payantes mais même si vous payez pour enlever le mot « Ning » de votre URL, pour enlever les publicités placées par Ning et pour enlever les autopublicités de Ning, il va vous en coûter un maximum de 50 dollars (CAN) par mois. Pour un système d’une telle richesse offrant autant de possibilités, c’est quasiment un miracle et certainement une des merveilles du Web de notre époque.

    c – L’éditeur de langue: quand on a choisi la langue d’interface, il est très facile de modifier tous les termes de la navigation. Par exemple, pour bospointdeuxzero, l’objectif audio n’est pas de partager de la musique mais des messages publicitaires diffusés à la radio. En cherchant le terme « musique » dans l’éditeur de langue, apparaissent tous les termes et les phrases ou figurent ce mot dans la navigation et il est facile de les remplacer, suivant le contexte, par « message radio », « audio » ou « radio ». Super.

 4 – EN CONCLUSION

    a – Qui doit créer un Ning?
Vous. Et vous. Et toi et toi et toi aussi.
D’abord parce que c’est facile.
Ensuite parce que c’est gratuit.
Alors allez-y, créez vous un Ning comme des milliers de gens l’ont fait ces derniers mois. Gardez le « privé » pour expérimenter librement. Je ne vous invite pas à celui que j’ai créé pour jouer parce qu’il y a une série d’options qui ne sont disponibles qu’aux créateurs d’un Ning. Donc créez le vôtre puis allez cliquer sur « Gestion » et jouez aux Legos avec tous les éléments possibles de votre page d’accueil. Invitez un ou deux amis et expérimentez avec des forums, des vidéos, des slideshows.

Ning est au Web 2.0 est ce que le vélo est aux transports: une fois que vous savez faire du vélo, vous comprenez les motos, les autos, les camions, les trains, les avions.

Une fois que vous aurez joué avec Ning vous expliquerez à votre entourage qu’un réseau social ou une communauté sont faits 1 – d’individus, 2 – d’individus qui racontent des histoires et 3 – d’individus qui ont des relations avec d’autres individus.

Vous raconterez à vos clients et à vos collègues qu’un réseau social ou une communauté ne sont pas un média, que la révolution Web 2.0, le Social Media Marketing, ce n’est pas utiliser des réseaux sociaux comme des médias, c’est faire partie de relations et de réseaux de relations.

Que vous soyez un membre des médias, d’une agence de publicité ou d’une agence Web, que vous soyez un blogueur, un consultant ou un amateur, créez vous un Ning comme l’ont déjà fait 500 000 personnes. La révolution Web 2.0, ce n’est pas l’existence de facebook, de MySpace ou d’Espace canoë, c’est que tout le monde est au coeur d’un Ning, tout le monde est au coeur de réseaux et seules les relations comptent.

    b – Dans quelles conditions créer un Ning à long terme?
Quelques centaines de Ning ont été créés avec succès pour des usages professionnels ou amateurs, et fonctionnent très bien. Si cela vous tente, ou tente un de vos clients, visitez plusieurs Ning ressemblant à votre projet puis assurez-vous bien:
– que vos besoins s’inscrivent à l’intérieur des contraintes de Ning; souvenez-vous des Polaroïds: malgré (et à cause de) leurs limites, ils ont eu un succès formidable pendant plusieurs décennies et ont eu des milliers d’applications professionnelles, personnelles, pratiques et artistiques;
– que votre projet est à long terme; comme pour toute communauté sur le Web ou réseau social, vos membres y consacrent d’autant plus de temps et d’énergie qu’ils sont assurés que leurs contributions sont mémorisées et accessibles pour longtemps.

    c – Remerciements
Le premier Ning auquel je me suis inscrit (2 fois!) est celui de L’atelier des médias, créé par Philippe Couve pour son émission de radio sur RFI. Le suivant est celui d’Affaires Plus, créé par Daniel Germain sur les conseils de Jeff Mignon.

    d – D’autres Ning dont je suis membre, qui en sont à divers degrés de développement:
     Webcom Montréal
     mediachroniques
     Journalism Research
     kafeteria
N’hésitez pas à nous faire profiter de votre expérience avec Ning.

addendum: comme presque tout sur le Web, Ning est en permanente évolution; je l’avais essayé dès sa création et j’avais été tellement peu impressionné que je n’y avais plus touché pendant 3 ans; les transformations ont été spectaculaires, et nul doute qu’il y en aura d’autres: le « tableau de bord » a eu deux nouvelles versions au cours des derniers mois. Donc mon appréciation est un instantané et mes critiques peuvent se retrouver sans objet du jour au lendemain.

Cet article est le deuxième d’une série de cinq autour du projet bospointdeuxzero:
     1 – Présentation
     2 – Ning comme outil
     Communauté
     Média et journalisme
     Marketing

Pouvoir 2.0: les résidents du Web se manifestent

novembre 3rd, 2008 by bruno boutot

Il y a deux semaines à peine j’ai attiré l’attention de mes contacts sur un article écrit par Matt Haughey (fondateur de MetaFilter) dans son blog personnel: How to get my nerd vote. À l’occasion des élections américaines (il réside à Portland, Oregon), il y énumérait ses souhaits politiques (à lire en entier, mais voici juste les titres):

1. Broadband Everywhere.
2. Universal Healthcare.
3. No federal taxes on internet purchases
4. Renew a commitment to Education.
5. Renew a commitment to Science.
6. Real changes to transportation.
7. Allow early voting by mail.
8. Revamp Copyright/IP law.
9. Fund the patent office so it can do a better job.
10. Open government.

C’est un exemple frappant d’un mouvement qui s’affirme depuis plusieurs mois chez les nerds et les geeks, ceux que j’appelle les « résidents du Web ». J’aime bien l’expression de John Battelle « Web Meets World » pour ce mouvement dont d’autres influenceurs sont Tim O’Reilly, Larry Lessig ou Umair Haque.

Il n’y a pas si longtemps, les influences étaient successives, mais sur le Web où tous les interconnectés sont sur la même onde, il ne faut pas s’étonner qu’une déferlante du même ordre se soit produite au Québec quelques jours plus tard.

Patricia Tessier a lancé la balle au premier ministre du Québec pour les participants du Yulbiz le rassemblement des « blogueurs d’affaires », c’est-à dire la branche la plus communicante des résidents du Web. Elle y met en valeur quatre priorités:

1) Permettre à tous les Québécois d’accéder aux réseaux et aux services numériques et éliminer les barrières liées à la sécurité des transactions en ligne.
2) Accroître l’adoption et diversifier les usages d’Internet dans les entreprises, en particulier les PME.
3) Garantir la formation aux usages des technologies de l’information dès le plus jeune âge.
4) Implanter une gouvernance numérique.

On notera que les demandes de Matt Haughey sont plus générales et humanistes, mais qu’on y retrouve les demandes plus spécifiques au monde numérique des blogueurs montréalais. Ces derniers ont d’ailleurs reproduit la lettre sur leurs blogs respectifs, lui assurant une plus grande diffusion: d’après le groupe facebook créé pour l’occasion, ils sont déja 41, une force d’influence respectable.

Québec est aussi un poste avancé du Web et la balle y a rebondi d’abord dans la cour de Carl Frédéric Decelles qui « ajoute quelques enjeux à la réflexion » pour les citoyens, l’industrie, l’éducation et le gouvernement. Il y voit « une occasion de leadership auprès de l’ensemble de la société, d’un témoignage concret que les technologies numériques (bien utilisées) contribuent à l’innovation et à la richesse d’une société, de ses entreprises et de ses citoyens. » Mario Asselin est « enchanté de toutes ces démarches qui visent à mobiliser/rassembler/innover« . De plus, selon la force du Web, les commentaires laissés sur tous ces blogs enrichissent et diversifient les articles auxquels ils s’attachent.

On voit trop souvent le Web comme une technologie qui peut ou non être adoptée par les partis en place, comme dans la campagne d’Howard Dean et plus récemment celles de Barack Obama et ici, du Bloc Québécois. Ce que je soupçonne et qu’il va falloir regarder de plus près, c’est que le Web est porteur de ses propres valeurs. Ce n’est pas un hasard si ces initiatives nous viennent des « blogueurs d’affaire » et non d’une série d’idéologues.

Ces blogueurs sont des individus mais ils ne sont pas isolés: non seulement ils sont tous connectés mais ils le sont aussi avec l’ensemble des résidents du Web. Ils ne sont pas une vague, juste la crête de la vague.

Le pouvoir 2.0 se manifeste et on en fait tous partie. Même ceux qui résistent ou l’ignorent utilisent leurs ordinateurs et leurs cellulaires. Contrairement aux luttes précédentes les chocs et les batailles n’ont pas lieu entre des groupes distants mais entre des groupes interconnectés dans le même medium. The medium is the message, comme toujours, sauf que, cette fois ci, on fait tous partie du medium. Accrochez vos tuques.