La modération est l’âme des communautés

mars 6th, 2008 by bruno boutot

Chris Wilson fait dans Slate un bon aperçu du rôle de la modération dans les communautés: The Wisdom of the Chaperones: Digg, Wikipedia, and the myth of Web 2.0 democracy.

Le titre lui-même est une allusion au célèbre livre de James Surowiecki, The Wisdom of Crowds. Effectivement, les communautés ne fonctionnent pas toutes seules, par magie: elles sont créées, administrées et modérées par des « admins » et des « mods », les sujets même de ce site.

Il donne pour exemple le rôle crucial que jouent les modérateurs de Wikipedia et de Digg. Il cite aussi le système de modération de Slashdot, qui est selon moi le système le plus sophistiqué et le plus efficace qui ait jamais été créé. Slashdot ne s’adresse pas à tout le monde, mais son système de modération est le modèle que nous devons tous étudier et dont nous devons nous inspirer.

Tout les membres de Slashdot sont appelés à devenir modérateur pour un temps limité, s’ils correspondent à certains critères. Leur travail est lui-même modéré par d’autres modérateurs. Et aucun contenu n’est censuré: le travail des modérateurs est de classer le contenu offert par les membres selon l’intérêt, de +5 à -1. Chaque lecteur peut en tout temps décider de son niveau de lecture, depuis « 5 » (la crème de la crème), jusqu’à « -1 » (toutes les contributions sans aucun tri).

Bien sûr, c’est un modèle monté par un brillant programmeur qui s’est attaqué à un problème pour sa propre communauté et n’a cessé de programmer tant qu’il n’a pas atteint son objectif. C’est un des trésors du Web, un peu comme l’est le système de vote de Worth1000 créé par Avi Muchnick.

Toute communauté ne peut s’offrir de tels systèmes et ces systèmes ne correspondent pas aux besoins de chacune. Mais le rôle des admins et des mods est aussi important pour les communautés que celui des rédacteurs en chef pour les médias.

Dans les communautés, les admins et les mods ne créent pas l’information: ils l’accueillent. Et, en mettant en évidence les contenus et les auteurs qui correspondent aux objectifs de la communauté, ils lui donnent son âme et son pouvoir d’attraction.

L’art d’utiliser les réseaux sociaux

mars 5th, 2008 by bruno boutot

La gratuité des réseaux sociaux permet à tout organisme ou entreprise d’amorcer à peu de frais la participation de sa communauté, comme le montre bien l’utilisation qu’en fait le Brooklyn Museum:

Sur sa page Network, le musée convie ses visiteurs à participer par facebook, flickr, MySpace, blip.tv et twitter.

Sur la page Blogs, les visiteurs qui ont parlé du musée sur leur blog sont invités à envoyer un lien qui est ensuite posté dans cette page.

Le même modèle est appliqué pour les vidéos. On y mentionne en même temps les concours de vidéo organisés par le musée.

Sur la page Photos sont affichées les photos que les visiteurs ont posté dans le Groupe du musée sur flickr.

Le musée s’assure ainsi que tous les contenus qui parlent du musée en texte, photos ou vidéos augmentent sans cesse son contenu en ligne.

Juste en accueillant ses visiteurs en ligne et en diffusant leurs contenus, le musée leur fait aussi prendre conscience qu’ils appartiennent à plusieurs communautés: celles des amateurs d’art, celle des visiteurs du musée, celle des participants et celles des différents réseaux sociaux.

Et surtout, en mettant en évidence la contribution de ses membres, il s’assure de leur fidélité. Tous ceux qui participent se sentent en effet accueillis par la communauté du musée, puisque leur propre contribution est diffusée sur le site non loin des oeuvres d’art qu’ils ont pu admirer lors de leur visite.

via Miko – MetaFilter

Le média-produit et le média-marché sont complémentaires

octobre 21st, 2007 by bruno boutot

Tous nos médias sont des produits.
Les webmédias sont des marchés.

Tous nos médias sonts des lieux de fabrication.
Les webmédias sont des lieux de relation.

Économie

Sur le Web, l’électricité nous télescope les uns contre les autres. Quand on est si proches, l’annonceur laisse la place au vendeur, le consommateur devient client et le webmédia est le lieu de leur rencontre.

Nos médias s’affirment pour se faire entendre des consommateurs.
Les webmédias s’effacent pour accueillir leurs membres.

Nos médias sont des boulets de canon.
Les webmédias sont des éponges.

Nos médias projettent leur produit à distance pour aller rejoindre les consommateurs qui sont très loin: chez eux ou au travail, en auto, etc.
Les webmédias accueillent en leur sein leurs membres-publics et leurs membres-vendeurs.

Nos médias vendent leur produit à leur public et vendent le public aux annonceurs.
Les webmédias prennent leur pourcentage sur les transactions qu’ils hébergent.

Nos médias ont des annonceurs.
Les webmédias ont des membres-vendeurs.

Nos médias font de la vente collective.
Les webmédias hébergent des transactions individuelles.

Nos médias sont des intermédaires dans une transaction entre les annonceurs et les lecteurs.
Les webmédias sont les hôtes de transactions entre leurs membres-lecteurs et leurs membres-vendeurs.

Nos médias vendent de l’espace parce que cet espace est rare et limité.
Les webmédias vendent de la relation, parce que le webespace est infini et gratuit.

Les commentaires dans les blogs de médias

août 23rd, 2007 by bruno boutot

Dans le numéro d’août d’Infopresse, Richard Martineau raconte à quel point il est déçu par les commentaires postés dans son blog sur canoe.

Il commence d’ailleurs sa chronique en citant d’abord Richard Hétu qui avait exprimé les mêmes sentiments le 2 juin dernier dans son blog sur cyberpresse:

Richard Hétu:

« Je mets des gants blancs pour exprimer ma déception concernant le caractère infantile et répétitif de certains commentaires qui accompagnent les billets de ce blogue. »

Richard Martineau:

« J’en ai ras le cul d’ouvrir mon blogue et de découvrir des messages d’insulte écrits à trois heures du matin.
J’en ai ras le bol de voir mon blogue pris d’assaut par des militants qui profitent de MON espace pour véhiculer LEUR propagande. »

Or, on sait par le succès d’innombrables communautés sur le Web que l’on peut facilement orienter la qualité de la participation (et des participants) pour obtenir un contenu bénéfique pour tous: pour les participants, pour les lecteurs, pour le média.

Donc (comme le fait si bien Sebastien dans le Praized Blog):
Qu’est-ce que ça veut dire?

1 – Richard et Richard, je ne veux pas vous faire de la peine, mais ce n’est pas vraiment « VOTRE » blog, du moins pas dans le sens où on l’entend généralement. Ce que vous avez est « un » blog de diffusion, dans un environnement dont vous n’avez pas le contrôle:
– vous ne pouvez pas vérifier qui sont les gens qui font des commentaires;
– vous ne pouvez pas apprendre à les connaitre parce qu’ils n’ont pas de page personnelle où se retrouvent tous leurs commentaires, donc ils n’ont pas la possibilité de se créer une réputation;
– donc vous ne pouvez pas encourager ceux que vous appréciez et éliminer les autres.

2 – Si ça peut vous rassurer, vous n’êtes pas les seuls. Pour être sûr, j’ai vérifié sur cyberpresse.ca, canoe.com, lactualité.com, ledevoir.com, radio-canada.ca, nytimes.com, wired.com, etc. Aucun de ces grands médias n’applique la règle de base de toutes les communautés sur le Web: tout commence par l’individu, sa page d’identité à partir de laquelle on a accès à toutes ses contributions. En fait, espace.canoe.ca est sans doute le plus avancé dans la mesure où il a une excellente structure d’identité (page du modérateur d’Espace Canoé), sauf que cette excellente structure n’est pas reliée aux commentaires dans les médias du groupe!
D’ailleurs, à ma connaissance, aucun grand média classique (né hors du Web) n’a encore mis en place et développé une communauté. (S’il en existe, merci de me les signaler.)

3 – Pourquoi ces grands médias n’ont ils pas encore lancé de communauté alors qu’ils en ont non seulement les moyens mais aussi le bassin (leurs lecteurs, auditeurs, téléspectateurs) et qu’on connait maintenant très bien les avantages des communautés?

Ici, un léger rappel sur le fonctionnement prouvé des communautés sur le Web: 1% des lecteurs deviennent des contributeurs réguliers, 9% deviennent des contributeurs occasionnels, 90% restent simplement lecteurs. Noter que « contributeur régulier » signifie généralement: « participant dont la contribution ajoute un contenu bénéfique à la communauté ».
Donc, faisons un exercice rapide: un média sur le Web qui aurait 1 million de lecteurs a le potentiel d’avoir dans sa communauté 10 000 contributeurs réguliers de qualité et 90 000 contributeurs occasionnels de qualité. Soit 100 000 contributeurs de qualité!

Donc, revenons à notre question: « Pourquoi les grands médias n’ont ils pas encore lancé de communauté? »

4 – Une première réponse pour aujourd’hui (il y d’autres façons d’analyser la même cause): parce que ces médias ne considèrent pas encore leurs lecteurs comme des contributeurs.
Ce qui est assez évident quand on fait l’exercice de visiter les interfaces « laissez un commentaire » de ces médias, c’est que les « commentaires » sont traités comme s’il s’agissait d’une façon de « laisser le lecteur ventiler son envie d’interaction », pas comme « une contribution appréciée écrite par des contributeurs tellement appréciés
– qu’on les accueille,
– qu’on leur crée un espace,
– qu’on mémorise leurs contributions,
– qu’on leur permet de s’établir une réputation,
– qu’on récompense leur contribution au contenu du média, »
qui sont toutes des caractéristiques de base des communautés sur le Web.

Bref, Richard et Richard, si vos commentateurs et ceux de la plupart des médias classiques disent souvent n’importe quoi, c’est peut-être parce qu’ils sont traités comme n’importe qui.

SezWho propose une réputation centralisée

août 10th, 2007 by bruno boutot

Ça vaut la peine de parcourir le FAQ de SezWho qui résume assez bien les possibilités et les écueils de tout système de réputation centralisé.

SezWho dit présenter la solution pour établir une réputation de tout membre d’une communauté à travers tous les sites auxquels ce membre participe. Le puzzle de la réputation est aussi compliqué que celui de l’identité:

SezWho:
* Identifies and highlights the best user generated content making it easy to find quality content
* Enables readers to browse user generated content based on the users
* Lowers the bar for participation by empowering readers to contribute by voting
* Incentivizes positive contribution by rewarding contributors with « portable credibilty »

Les deux problèmes principaux de ce genre de solution sont, d’abord, qu’il n’y a aucun encadrement du vote (règles, contexte), donc aucun critère de la pertinence des votes; ensuite, il n’y a aucune qualification du domaine de la réputation: tous les « points » acquis donnent une « bonne » réputation, comme si « la » réputation était une qualité quantifiable et unique.

Le manque d’encadrement ouvre la porte à tous les abus: par exemple une bande d’amis peut se donner rapidement un excellente réputation à travers plusieurs sites. S’il y a une chose que nous ont appris les communautés ouvertes, c’est que tout système qui « peut » être abusé le sera.

L’absence de domaine de réputation peut porter à confusion: quelqu’un peut acquérir une excellente réputation dans le domaine des jeux en ligne et ne rien y connaitre en vins ou en mécanique automobile (des exemples inoffensifs mais on peut imaginer pire). Autrement dit, malgré ce que prétend SezWho, ce genre de réputation « globale » n’est pas « portable ».

Noter que SezWho a tout à fait raison de dire que « le vote est une entrée facile qui permet à tout le monde de participer ». Mais c’est vrai pour tout type de vote (concours, sondage, etc.) (et encore: à condition que tout vote soit comptabilisé dans la base de données et dans la page personnelle de chacun… mais c’est une autre histoire).

Toute réputation crédible va sans doute surgir des communautés qui vont combiner « réputation » et « sujets » (ou tags). Les pages personnelles de Worth1000 donnent indirectement une réputation par domaine de compétence créative (photo manipulation, photographie, illustration); mais la « réputation par sujet » est le vrai graal que les communautés vont obtenir un jour. Après tout, il ne s’agit que de recueillir des donnés au bon endroit, au bon moment, puis de les combiner. Plus facile à dire qu’à faire, on dirait. :-)

Metafilter résoud le puzzle de l’identité

août 8th, 2007 by bruno boutot

À son tour, Metafilter vient d’ajouter à la page de profil de ses membres la possibilité d’y afficher leurs autres pages personnelles dans les services sociaux auxquels ils participent: galerie de photos, sercices de musique, de vidéos, de livres ou de collection de liens et réseaux sociaux. Ils apparaissent sous la forme de leur icone à gauche, comme dans le profil de mathowie (le créateur de Metafilter) ou de la modératrice jessamyn.

Metafilter ne prétend pas inventer cette idée, juste l’offrir sous une forme originale. Cette nouvelle fonctionnalité s’ajoute à la possibilité de mettre dans le profil des sites personnels ou auxquels on participe, comme on le voit dans le bas de la page du modérateur cortex.

Après la floraison ces derniers mois de services proposant de centraliser les identités, on assiste une fois de plus à l’atteinte d’un résultat (regrouper les diverses identités) non pas par un système centralisé mais par un système distribué contrôlé par chaque membre. Chacun peut en effet décider quels morceaux de son identité il veut révéler dans chaque contexte.

Et, bien sûr, en offrant d’héberger autant de fragments de votre identité sur le Web que vous le désirez, Metafilter se postionne encore plus pour ses membres comme le havre ou l’espace personnel où l’on est le plus « chez soi ».

En terme de marketing c’est de la fidélisation sophistiquée et très efficace.

La fin des quotidiens?

août 7th, 2007 by bruno boutot

Dans le numéro du 16 août de The New York Review of Books, Russell Baker établit un constat sombre de l’état actuel des quotidiens. L’article fait un portrait saisissant des écueils qui ont accéléré la déclin des journaux et des journalistes au cours des dernières années tant en rentabilité qu’en crédibilité. C’est très bien écrit, passionant à lire et bien documenté.

« The American press has the blues. Too many authorities have assured it that its days are numbered, too many good newspapers are in ruins. It has lost too much public respect. »

Bien que le portrait soit exact, je trouve cependant que tout ce beau monde s’inquiète pour pas grand chose:

– La presse est en mauvaise posture parce que les tendances de lecture lui sont défavorables, mais elle n’est pas encore en mauvais état financier.

– La question importante qui est peu abordée dans l’article est « comment se porte l’information? » et non « comment se porte la presse? ». Personnellement, je n’ai jamais eu accès à autant d’infos sur autant de sujets avec autant de points de vue différents. L’information ne s’est jamais aussi bien portée, avec ou sans les quotidiens.

– Pour l’avenir, c’est sûr que la plupart des journaux ne savent pas quoi faire avec la communauté de leurs lecteurs et surtout, ils ne savent pas comment faire de l’argent sur le Web. L’un ne va pas sans l’autre: si on ne sait pas se servir du Web avec les lecteurs, on ne peut pas s’en servir pour générer des revenus. Mais ils vont apprendre.

(Merci Pierre G. pour l’article.)

Communauté contre « contenu produit par les usagers »

juin 4th, 2007 by bruno boutot

Matthew Haughey, créteur de Metafilter, a créé fortuitous, un blog pour y rapporter tout ce qu’il a appris (et continue d’apprendre) sur la gestion des communautés. Comme il est à la fois créateur, gestionnaire, administrateur et modérateur depuis 8 ans, ses « trucs » concernent tous ces domaines et sont extrêment condensés. Je vais en faire ici plusieurs entrées, en commençant par ce qu’il pense du soit-disant Graal qu’est pour certains le « user generated content« , le contenu produit par les usagers:

Je déteste l’expression User Generated Content. Je considère que c’est péjoratif et très révélateur de la personne qui l’emploie. Cela sonne comme si les membres de votre site étaient des robots dévoués qui crachent du contenu pour que vous en fassiez de l’argent. Le terme propre (et respectueux) est « communauté ».

Sylvain Carle, intelligence technologique

mai 17th, 2007 by bruno boutot

Sylvain Carle fait un accueil formidable à ModAdmin sur A Frog in the Valley et y annonce même le programme:

j’espère qu’on pourra lire sa théorie de la différenciation principale entre les médias traditionnels et les médias en ligne, ses réflexions sur les communautés en ligne et ses observations sur l’économie sociale du réseau.

Of course, sauf qu’il n’y a pas de théorie dans cette boutique, juste des observations sur ce qui fonctionne pour les médias et les communautés.

Il y a quelques années, j’ai voulu reproduire pour un client des modèles que j’avais expérimentés dans des communautés en ligne américaines. Sylvain Carle est la première personne que j’ai alors rencontré qui savait non seulement quelle architecture et quels outils étaient nécessaires mais aussi qui a proposé de nouvelles solutions. Il est un des premiers indigènes du Web au Québec et sans doute un des plus brillants architectes, au même niveau d’aisance à la fois cool et techno que les étoiles américaines du Web. De plus, sa bonne humeur est contagieuse. :-)

Argggh! Forum ou blog? Blog, blog, blog!

mai 14th, 2007 by bruno boutot

Argggh!
Depuis la 1ere seconde de vos réponses je me suis dit que ce genre de conversation ne devrait pas être cachée dans des courriels.
Je vais mettre ça sur Blogexperts si je n’ai pas de meilleure idée: je ne suis pas sûr que ce soit le bon outil pour ça: vous qui êtes les buddhas de la webosphère, ça serait pas mieux de mettre tout ça dans un forum pour poursuivre la conversation?

Sylvain Carle: Blog, blog, blog! Ça s’appelle pas la forumosphère, c’est la blogosphère, pensez-y, c’est pas pour rien! :-)

Martin Lessard: De mon point de vue, j’aurais tendance à utiliser ces trois outils de cette façon:

* les blogs sont un endroit pour développer une réflexion/une opinion

* les forums sont un endroit pour développer un sujet/un thème

* les wikis sont un endroit pour développer un document/un texte

Dans les trois cas, il s’agit de créer du contenu, mais avec à un bout, un outil particulièrement individuel et à l’autre bout un outil fondamentalement collectif.

La question que tu te poses, Bruno, est à la base « personnelle », dans le sens qu’elle émane d’un individu, toi, qui se pose une question, le 90-9-1, sans que celà ne s’inscrive dans une thématique plus large (ou du moins cette problématique n’a pas été pensée pour faire partie d’une thématique plus globale à son départ — si c’était le cas, tu l’aurais posté dans un forum déjà existant).

Qui plus est, le contexte s’inscrit dans le cadre d’un blog. Je nevois pas d’autres réponse que celle de Sylvain : blog blog blog! ;-)

Marc Snyder: Comme d’habitude, je suis d’accord avec les maîtres ;-)

Devant une telle unanimité des buddhas, je m’incline et j’obtempère.