Le Web 2.0 ne fait que commencer
octobre 15th, 2008 by bruno boutotQuelle est cette agitation soudaine autour de la soit-disant fin du Web 2.0? Selon ma compréhension, le Web 2.0 commence à peine à être utilisé par les médias et les entreprises: les points d’interrogation commencent à s’agiter dans la tête de leurs dirigeants, la curiosité nait, des mandats d’exploration se planifient peu à peu. L’aube se pointe, la lumière apparait, mais le paysage baigne encore dans la pénombre du Web 1.0. #
Aussi mes sourcils ont commencé à escalader mon front ces jours derniers quand mes estimés collègues se sont fait l’écho d’une « fin » du Web 2.0! Allo!?
Nous sommes tellement de gens interconnectés qu’on peut sûrement trouver des chaînes de citations prévoyant la fin du Web 2.0 depuis son premier énoncé par Tim O’Reilly en 2004, mais les échos récents me sont d’abord parvenus par Mario Asselin, le 12 octobre: « La période « web 2.0 » tirerait à sa fin« . Ohlala! #
Le lendemain, Patrick Tanguay m’orientait vers un horizon moins catastrophique tracé par Scott Loganbill de monkey_bites mais toujours inquiétant: « La fin du Web 2.0, le début du Web Infinité« . Heureusement que je suis presque chauve parce que mes sourcils escaladaient encore mon front dégarni. #
Le jour suivant, j’ai cru être sauvé par Philippe Martin qui montre les différentes perspectives du Web 2.0 selon les secteurs, mais l’incertitude règne encore: « Le web 2.0 est mort, vive le web 2.0! » Martin Lessard est venu à ma rescousse en renchérissant sur Philippe et en nous renvoyant à TechCrunch, (j’arrête de donner des liens parce que mes sourcils sont à la place habituelle de mon auréole), mais je trouve chez Martin la question qui m’intéresse: « De quel Web 2.0 parle-t-on?« . #
Excellente question, parce que je réalise aussi que même Tim O’Reilly en donnait une définition confuse en 2005. À cette époque-là je travaillais avec Sylvain Carle, aujourd’hui CTO de Praized, sur un projet de communauté urbaine, et je suis arrivé un jour tout excité en lui disant qu’il fallait qu’on copyright l’expression « Web 2.0 is about people« . Avec son flegme habituel, Sylvain avait alors écrit la phrase dans Google et tourné vers moi l’écran de son portable. #
Il n’y avait pas alors 1690 résultats comme aujourd’hui, mais certainement une centaine… Tant pis pour l’exclusivité mais pour moi, sur le fond, rien n’a changé dans cette définition claire, simple et limpide: « Web 2.0 is about people« . #
Le Web 1.0 est le Web des sites de diffusion, des vitrines sur le Web, du broadcast, du one to many.Si votre site n’offre pas à ses visiteurs de devenir membres, d’avoir une page personnelle, de pouvoir accumuler publiquement la mémoire de leurs participations, vous êtes encore dans le Web 1.0.
Le Web 2.0 est le Web des gens, celui où l’on interagit avec des vraies personnes que l’on identifie une à une, que l’on accueille, que l’on mémorise et que l’on respecte. #Le Web 1.0 est basé sur le message, le Web 2.0 est basé sur l’individu.
Le Web 1.0 est celui du produit, le Web 2.0 est celui de la relation. #
Si vous ne montrez pas à vos membres que vous les appréciez, que vous les respectez et que leur participation est en sécurité entre vos mains, vous êtes encore dans le Web 1.0.
Et vous avez des possibilités de croissance extraordinaires dès que vous serez prêts à accueillir vos membres un à un dans votre Web 2.0. #
Partout sur la planète Web s’ouvrent des sites qui acceuillent leurs membres à bras ouverts. Partout se développe le Web 2.0: ce n’est pas une mode, une période, un trendy gimmick, une tendance. #
Le Web 2.0 est la base même de la révolution fondamentale qui ébranle tous nos médias et tout l’univers du marketing. #
Les médias, le marketing savent émettre.
Ils commencent juste à apprendre à accueilir. #
Le Web 2.0 ne fait que commencer. #
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